Aliments, fourrage, fibres

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Par Barnaby Lewis
Publié le

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, la CNULCD revient sur une question fondamentale et nous incite à repenser la façon dont nous exploitons les terres.

La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) nous rassemble pour contribuer à mettre fin à la dégradation des terres qui concerne, à ce jour, plus de 1,3 milliard d’individus. 

En effet, si la superficie des terres agricoles disponibles est peu ou prou limitée, la population mondiale continue de croître. En fait, elle augmente à un rythme tel qu’il nous est parfois difficile d’engager une réflexion sur certaines questions fondamentales. Comment nourrir une population qui devrait compter dix milliards de personnes d’ici 2050 ? Exploitons-nous au mieux nos ressources pour produire les denrées et les produits que nous consommons ? 

Nombre d’entre nous se sont posés cette question dernièrement, du fait notamment des mesures de confinement qui nous ont forcés à nous passer de produits considérés jusque-là comme essentiels. Alors que chacun semble se demander s’il a vraiment besoin d’autant, la CNULCD pose en ce 17 juin la question des modes de consommation responsables. 

Nous sommes toujours plus nombreux et nous devons donc modifier nos comportements. Chacun pourrait facilement avoir suffisamment pour vivre, mais pas dans un monde où la consommation ostensible est considérée comme un signe de réussite, et non comme un facteur menant à une demande disproportionnée en terres pour la production d’aliments, de fourrage pour l’élevage et de fibres pour l’industrie de la confection. Alors que différents facteurs, notamment les changements climatiques, exacerbent ce problème en réduisant la productivité des terres agricoles, nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre pour trouver des réponses à cette question. 

Le constat de la CNULCD est sans appel : si l’on entend disposer de suffisamment de terres productives pour répondre aux besoins futurs, nous devons changer nos modes de vie. La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, qui a cette année pour thème « Aliments. Fourrage. Fibres. », vise à sensibiliser davantage aux effets du consumérisme et à ce que nous pouvons faire pour y remédier. 

« Si nous continuons de produire et de consommer comme si de rien n’était, nous entamerons la capacité de la planète à abriter la vie jusqu’à ce qu’il ne reste que des miettes. Nous devons tous faire de meilleurs choix en termes d’alimentation et d’habillement pour contribuer à protéger et à réhabiliter les terres. » 

Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. 

La gravité de la situation ressort clairement des chiffres. Ainsi, d’ici 2030, il nous faudra 300 millions d’hectares supplémentaires pour assurer la production alimentaire, et dans le même temps, l’industrie de la mode devrait monopoliser 35 % de terres en plus – soit plus de 115 millions d’hectares, l’équivalent de la superficie de la Colombie. 

Le message de la CNULCD est un message d’espoir. En changeant les habitudes des consommateurs et des entreprises, et en adoptant des pratiques plus efficaces en termes de planification et de durabilité, nous pourrions disposer de suffisamment de terres pour répondre à la demande. 

En refusant des produits qui participent à la dégradation des terres, les consommateurs envoient un message fort aux producteurs et aux décideurs politiques. Alors que de nombreux pays renouent avec l’activité économique et assouplissent les mesures prises face à la pandémie de COVID-19, la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse est l’occasion de nous demander quel type de reprise nous souhaitons. 

Barnaby Lewis
Barnaby Lewis

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